Déclaration conjointe du ROADDH et de la CIDDH relative au processus de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire

Le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) et la Coalition Ivoirienne des Défenseurs des Droits Humains (CIDDH) observent, depuis l’annonce de la candidature du Président Alassane Ouattara, des manifestations dans certaines localités et communes de la Côte d’Ivoire et prend acte de la tenue d’un scrutin présidentiel émaillé de violences et de graves violations des droits humains.

Malgré les actions de la société civile pour un apaisement, des heurts assez forts et de nombreuses pertes en vie humaine dans certaines localités du pays, notamment à Yamoussoukro, Toumodi, Daoukro, Dabou, M’Batto et dans certains quartiers/communes d’Abidjan (Riviéra-Anono, Yopougon) ont été constatés et la situation reste préoccupante.

Le ROADDH et la CIDDH en appellent à la responsabilité de tous les acteurs politiques qui se doivent d’œuvrer à apaiser les esprits afin d’éviter d’autres pertes en vie humaine et contribuer ainsi à la stabilité de la Côte d’Ivoire.

En outre, le ROADDH et la CIDDH restent préoccupés par l’arrestation de Défenseurs des Droits Humains ayant participé ou appelé à des manifestations pacifiques. En sus, le ROADDH et la CIDDH, lancent un appel au parti au pouvoir et à ceux de l’opposition afin que soit privilégié le retour à un environnement apaisé au profit des populations dans toutes leurs initiatives.

Le ROADDH et la CIDDH se réjouissent de ce que les leaders politiques, aussi bien du parti au pouvoir que de l’opposition se soient inscrits dans la dynamique de dialogue, quand bien même que l’opposition ait assujetti l’effectivité de ce dialogue à des conditions telles que, la levée du blocus autour des résidences de tous les leaders des partis politiques de l’opposition; le retour des exilés ; la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires; la fin de toutes les poursuites judiciaires contre les responsables et militants de l’opposition et de la société civile.

Enfin, le ROADDH et la CIDDH recommandent:

Aux leaders politiques du pouvoir et de l’opposition

– Privilégier l’intérêt supérieur des populations afin de prévenir la survenue d’une nouvelle crise électorale qui leur serait suicidaire.

– Appeler leurs militants à la retenue, au respect de la vie humaine, des biens publics et privés. – Inviter leurs militants à cultiver la tolérance politique et le respect des droits de l’autre

Au Gouvernement

– Rendre effectif le respect des droits des défenseurs des droits humains conformément à la loi n°2014388 du 20 Juin 2014 portant promotion et protection des Défenseurs des Droits de l’Homme

Garantir la liberté de manifestation pour les Défenseurs des Droits Humains et pour tous les citoyens

– Libérer les Défenseurs des Droits Humains membres de l’ONG Alternative Citoyenne Ivoirienne encore en détention

– Assurer la sécurité des populations sur toute l’étendue du territoire national et les protéger contre toute forme d’agressions d’individus non identifiés

Fait à Abidjan, le 17 Novembre 2020

Le Secrétariat du ROADDH

La Coordination Nationale de la CIDDH

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