68ème session de la CADHP : déclaration suite au Rapport du Rapporteur Spécial sur les défenseurs

Avril 2021 – Banjul, Gambie

POINT 7 – Rapports d’activités des Membres de la Commission et des Mécanismes spéciaux

Interlocutrice: WAMBA Stéphanie, International Service for Human Rights (53)

Monsieur le Rapporteur Spécial, Monsieur le Président, Honorables Commissaires, Etats Parties, Chers délégués,

Merci Monsieur le Rapporteur pour la présentation de votre rapport.

Pour que le système africain des droits humains fonctionne au mieux de ses capacités, les défenseur.es des droits humains doivent être en mesure de partager des opinions et informations cruciales concernant les situations sur le terrain. Cependant, de nombreux défenseur.es ne sont pas en mesure de coopérer en toute sécurité avec le système africain des droits humains.

C’est pourquoi ISHR félicite le Rapporteur Spécial pour l’organisation en Mars d’un atelier à l’attention de la société civile visant à la sensibiliser au travail de son mandat pour combattre les représailles contre ceux qui collaborent, ou tente de collaborer, avec le système africain des droits humains ainsi qu’à la nécessité de rapporter de tels cas. Nous attendons avec impatience la présentation du rapport lors de la 69ème session ordinaire et encourageons toutes les parties prenantes à s’engager de manière constructive avec le mandat.

La Commission et les États doivent faire davantage pour prévenir et garantir à l’encontre des intimidations et représailles contre ceux qui coopèrent ou cherchent à coopérer avec le système africain des droits humains.

Monsieur le Rapporteur,

Malgré la persistance de la pandémie de Covid-19, de nombreux pays en Afrique Centrale, et en Afrique de l’Ouest en particulier, ont organisée des élections marquées notamment par le non-respect des mesures barrières liées à la lutte contre la Covid-19 mais surtout par la réduction de l’espace civique et démocratique.

Parmi les nombreux vices ayant entaché l’organisation des élections nous pouvons noter la violation de la liberté de manifestions pacifique et de rassemblement, de la liberté d’expression notamment à travers de nombreuses coupures d’internet, des arrestations et détentions arbitraires des défenseurs des droits humains réduisant ainsi au silence tous ceux qui s’expriment ou tentent de s’exprimer pour une alternance au pouvoir, le respect des droits humains et des libertés fondamentales et pour un respect de la constitution.

Ce fut malheureusement le cas de Pulchérie Edith Gbalet de l’ONG Alternative citoyenne ivoirienne (ACI) et deux de ses collègues en Côte d’Ivoire arrêtée le 6 Août 2020 ou encore de Mahamat Nour Ahmat Ibédou, de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDH) et Maxvelt Yogangnan Loalngar, de la Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH) au Tchad, le 21 mars 2021. En Guinée, on a pu assister à une coupure de l’accès à internet et aux réseaux sociaux du 21 au 23 Mars 2020 lors du référendum et des élections législatives, et le 7 Mai 2020 Saïkou Yaya Diallo du Centre de promotion et de protection des droits humains a été arrêté.

La mise en place d’un cadre juridique protégeant les défenseur.es et sa mise en œuvre effective demeurent fondamental en Afrique. Nous félicitons le Rapporteur pour le support apporté à la société civile dans ce sens et l’encourageons à continuer de l’accompagner ainsi que les Etats à adopter des lois et politiques en conformité avec à la Déclaration des Nations Unies sur les défenseur.es.

Je vous remercie.

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