Avril 2021 – Banjul, Gambie
POINT 3 – La situation des droits de l’homme en Afrique
Interlocutrice: ETONG KAME Adélaïde, International Service for Human Rights (53)
Monsieur le Président, Honorables Commissaires, Etats Parties, Chers délégués,
ISHR saisit cette opportunité pour partager avec la Commission ses préoccupations quant à la situation des défenseur.es des droits humains sur le continent.
Nous tenons tout d’abord à féliciter les efforts entrepris par la société civile et le gouvernement de Madagascar qui travaillent sur un projet de loi nationale de promotion et protection des défenseur.es, y compris des lanceurs d’alertes. Nous encourageons l’Etat à continuer d’assurer l’inclusion de la société civile à toutes les étapes du processus menant à l’adoption de la loi.
Malgré certaines avancées positives, les défenseur.es continuent d’évoluer dans un espace de plus en plus restreint sur le continent. En effet, cela fait maintenant sept mois que Pulchérie GBALET, Présidente de l’ONG Alternative Citoyenne Ivoirienne est en détention, après avoir appelé à des manifestations contre un troisième mandat du Président Alassane Ouattara. Nous appelons la Côte d’Ivoire à mettre en œuvre la loi portant promotion et protection des défenseur.es adoptée en 2014 et les protections qu’elle comprend.
En Egypte, ISHR demeure profondément préoccupés par l’instrumentalisation de la législation sur le terrorisme et sa définition large mise en œuvre par le gouvernement, qui permet d’assimiler la désobéissance civile et les critiques pacifiques avec le « terrorisme ». L’Égypte continue de détenir arbitrairement des défenseur.es, des avocats, des journalistes, des opposants politiques et leurs familles. Les femmes défenseur.es des droits humains et les défenseurs LGBTI encourent des risques accrus en détention.
Nous demandons instamment à l’Égypte de libérer immédiatement et sans condition tous les défenseur.es des droits humains, de cesser de restreindre et de criminaliser leur travail, de les protéger efficacement ainsi que leurs familles contre les actes d’intimidation ou de représailles, de supprimer toutes les mesures restrictives, y compris les interdictions de voyager et les gels d’avoir, prises à l’encontre des défenseur.es ou de leur famille. Nous appelons également l’Égypte à annuler les décisions prises à l’encontre des défenseur.es pour leur travail en faveur des droits humains et à cesser d’utiliser la liste des entités terroristes pour punir les personnes qui exercent leur droit à la liberté d’expression.
Monsieur le Président,
En République du Congo, le Dr. Alexandre Ibacka Dzabana, coordonnateur de la Plateforme congolaise des ONG des droits humains et de la démocratie et membre de la coalition Tournons La Page Congo, a été arrêté ce 11 Mars et détenu par la suite dans les locaux de la Centrale d’intelligence et de la documentation à Brazzaville. Présenté le 6 Avril devant le tribunal de grande instance de Brazzaville, il a été placé sous mandat de dépôt pour « atteinte